Résumé du Vancouver Resource Investment Conference 2018

La Vancouver Resource Investment Conference (VRIC) 2018 s’est tenue les 21 et 22 janvier. Cette manifestation annuelle organisée par Cambridgehouse International et Katusa Research a réuni de nombreux acteurs du domaine l’extraction minière des métaux rares. Cette conférence a été marquée par les interventions remarquées d’experts réputés dans le secteur de l’or et de l’argent. Sur la base de l’analyse des années passées et de l’actualité, ces spécialistes se sont largement exprimés sur ce que pourrait être le marché du métal jaune lors des années à venir.

La question de la rentabilité des mines d’or

Lors de sa prise de parole, Rick Rule, président de Sprott Global Resource Investments Ltd., a dressé un tableau pour le moins contrasté de l’extraction de l’or dans le monde : Dans les années 70, la rentabilité d’une mine d’or était d’environ 8 % pour n’atteindre que 1 % actuellement. Les raisons sont multiples dont une est l’épuisement progressif de certaines mines, ce qui demande de creuser plus profond avec des coûts mécaniquement plus élevés. D’autre part, la pression de la part des ONG et des responsables politiques sur les sociétés minières s’est considérablement accrue ces dernières années. Les demandes portent tant sur des normes environnementales de plus en plus strictes que sur l’aspect social avec une meilleure prise en compte des difficultés des mineurs. Ce manque de rentabilité a logiquement impacté la recherche de nouveaux gisements aurifères. De nombreux investisseurs se sont un temps détournés de l’extraction d’or au profit de produits bien plus rentables. Depuis quelque temps, la situation semble se retourner avec un regain d’intérêt pour l’investissement dans les mines d’or. Ce changement de comportement ne doit rien au hasard en étant lié à la mise en œuvre de nouvelles technologies d’extraction et de séparation. Ces techniques permettent en effet d’extraire de 30 à 50 % d’or supplémentaire pour la même quantité de minerai. Voir cet article plus ancien sur les gisements d’or dans le monde.

Les cryptomonnaies au menu des débats de la VRIC 2018

La hausse vertigineuse des cryptomonnaies et leurs chutes depuis la fin 2017 ont largement été évoquées lors de la VRIC 2018. Pour Frank Holmes CEO, U.S. Global Investors, la hausse comme la baisse étaient largement prévisibles, Bitcoin at autres étant essentiellement des produits spéculatifs. D’après plusieurs études citées par Frank Holmes, le phénomène de hausse a été organisé par quelques « gros » investisseurs » qui ont ensuite retiré « leurs billes » en encaissant de gigantesques plus-values. Pour une part, ces investisseurs ont réinvesti une bonne part de ces bénéfices dans l’or en entraînant un bon nombre de déçus des cryptomonnaies. Voir notre article récent sur la baisse du Bitcoin.

Le comportement des cours de l’or dans le futur

Pour Doug Casey, auteur de nombreux ouvrages sur les investissements, les cours relativement bas actuellement enregistrés ne peuvent qu’inciter à acheter du métal jaune ou de l’argent. Peter Hug, Directeur de Global Trading Métaux Kitco voit un futur des marchés assez différent de ce qu’il a longtemps été. Pour ce spécialiste, l’or a indéniablement accentué son aspect anticyclique en n’étant plus seulement la valeur refuge historique. Bien que partageant les avis des autres experts sur une hausse conséquente de l’or physique en 2018 avec une once à 1400 $, Peter Hug a déclaré s’attendre à des fluctuations importantes couvrant au moins les deux décennies à venir. Le problème est que cette alternance de hausse de baisse s’annonce difficile à envisager, ces mouvements devenant indépendants des problèmes géopolitiques ou de ceux des marchés financiers en actions.