Faux policiers : le scénario qui piège de plus en plus de seniors

Ils n’ont pas été agressés.
Ils n’ont pas été menacés.
Ils ont simplement fait confiance.

À Chambéry, des retraités ont perdu près de 3 millions d’euros.
Roland, 98 ans, n’est pourtant pas né de la dernière pluie.
Mais il s’est fait avoir comme un bleu.

Et le casse du siècle a pu avoir lieu.
En quelques minutes.
Sans aucune violence.

Les deux malfaiteurs se sont faits passés pour de faux policiers venus soi-disant “sécuriser” leurs biens. Ils sont repartis avec 122 kilos d’or et 600.000 euros en liquide.
Ils n’ont eu qu’à se servir une fois que Roland leur ait montré, et à détourner son attention.

Vite fait, bien fait.

Un scénario glaçant, qui montre que le danger ne ressemble plus à une effraction, mais à une conversation apparemment normale.

Ils n’ont pas forcé la porte. Ils ont convaincu.

Dans ce type d’affaires, tout repose sur un détail : l’autorité affichée. Deux hommes se présentent comme policiers, parlent calmement, évoquent une enquête ou un risque imminent. Rien de brutal, rien d’agressif.

La victime ne se sent pas en danger. Elle coopère. Elle pense agir correctement. Refuser paraît presque déplacé, comme si la méfiance devenait une faute.

Et quand elle se rend compte de son erreur, il est bien souvent trop tard.

À Chambéry, l’or disparaît sans violence

Dans le cas rapporté à Chambéry, le montant évoqué est vertigineux : des lingots d’or et plusieurs centaines de milliers d’euros en liquide, pour un total estimé à plusieurs millions d’euros. Le tout sans effraction, sans cris, sans menace.

Ce type de vol rappelle une réalité souvent oubliée : l’or est un actif refuge, mais aussi un actif physique, transportable, qui peut disparaître en quelques minutes lorsque la confiance est détournée.

Pourquoi les seniors sont la cible idéale

Ces escroqueries ne visent pas au hasard. Elles ciblent des personnes âgées, souvent seules, respectueuses de l’autorité et soucieuses de protéger ce qu’elles ont mis une vie à constituer.

La peur d’un cambriolage, d’un danger extérieur ou d’un réseau criminel suffit parfois à déclencher une réaction de protection… qui se retourne contre la victime.

Selon les experts du Comptoir National de l’Or (www.gold.fr), ces situations surviennent surtout lorsque des particuliers détiennent de l’or ou des liquidités à domicile sans cadre clair ni réflexes établis face à ce type d’usurpation.

Quand l’or devient une fausse sécurité

Beaucoup pensent que posséder de l’or protège de tout. Des crises économiques, de l’inflation, des défaillances bancaires. Mais l’or n’offre aucune protection face à la manipulation psychologique.

Lorsqu’il est conservé sans précaution et que son existence est connue, il peut au contraire devenir un point de fragilité majeur, notamment pour les publics les plus exposés.

Les trois gestes qui font échouer le scénario

Premier réflexe : ne jamais laisser entrer quelqu’un sous prétexte d’une “vérification”. La porte reste fermée. On demande un nom, un service, puis on appelle soi-même le commissariat via un numéro officiel.

Deuxième réflexe : ne jamais sortir, montrer ou rassembler de l’or, de l’argent liquide ou des objets de valeur. Aucun policier ne le demandera jamais.

Troisième réflexe : prévenir immédiatement un proche et rester au téléphone. La présence d’un tiers suffit souvent à faire tomber le masque.

Ce fait divers le rappelle crûment : aujourd’hui, les vols les plus coûteux ne sont pas toujours les plus visibles. Ils reposent parfois sur un seul levier, silencieux et redoutable : la confiance.