Ce que les banques centrales n’ont pas encore tranché avant 2026
À la fin de l’année 2025, les principales banques centrales ont stabilisé leurs politiques monétaires après plusieurs cycles de resserrement engagés depuis 2022. Les taux directeurs ont atteint des niveaux élevés, l’inflation a nettement ralenti par rapport à ses pics, et les discours officiels se veulent désormais plus mesurés.
Pour autant, derrière cette apparente normalisation, plusieurs décisions structurantes restent en suspens à l’approche de 2026.
Une trajectoire monétaire encore volontairement floue
Aux États-Unis comme en zone euro, les autorités monétaires ont confirmé en 2024 et 2025 leur volonté de rester dépendantes des données économiques.
La Réserve fédérale américaine a maintenu ses taux directeurs à des niveaux élevés, tandis que la Banque centrale européenne a, elle aussi, adopté une posture prudente, malgré un reflux progressif de l’inflation.
En zone euro, l’inflation est revenue autour de 2 à 3 % selon les périodes, sans que la trajectoire à moyen terme ne soit jugée définitivement acquise. Aux États-Unis, la désinflation est réelle mais jugée encore incomplète par les décideurs monétaires.
Des arbitrages repoussés plutôt que décidés
Ce flou n’est pas le fruit de l’indécision.
Il reflète une stratégie assumée : ne pas s’engager trop tôt sur un calendrier précis d’assouplissement monétaire.
Ni la Fed ni la BCE n’ont, à ce stade, fixé de trajectoire ferme au-delà de 2025. Les projections officielles restent conditionnelles, laissant les décisions clés repoussées à des données futures encore incertaines : croissance, emploi, stabilité financière et évolution des dettes publiques.
Des marchés en attente de signaux plus concrets
Cette prudence entretient une forme d’attentisme sur les marchés financiers.
Les investisseurs doivent composer avec des indications générales, sans calendrier clair, ce qui limite la visibilité à moyen terme.
Les anticipations se construisent donc sur des hypothèses mouvantes, renforçant une volatilité contenue mais persistante, notamment sur les marchés obligataires et de change.
Or et actifs refuges en toile de fond
Dans ce contexte d’incertitude prolongée, certains actifs continuent de jouer un rôle spécifique.
L’or, en particulier, conserve une place d’arrière-plan dans les stratégies de couverture, précisément parce qu’il n’est pas directement dépendant des décisions immédiates des banques centrales.
Selon les analyses du Comptoir National de l’Or (www.gold.fr), cette phase intermédiaire de politique monétaire renforce l’intérêt pour les actifs perçus comme plus indépendants des arbitrages futurs, en particulier lorsque les échéances clés sont repoussées.
2026 comme horizon de clarification
Si les grandes orientations semblent stabilisées à court terme, 2026 apparaît désormais comme un point de bascule potentiel.
C’est à cette échéance que plusieurs décisions différées devront être clarifiées : rythme d’assouplissement monétaire, gestion des bilans des banques centrales et articulation entre politique monétaire et contraintes budgétaires.
Les institutions monétaires ne pourront pas indéfiniment prolonger cette phase d’attente.
Un attentisme stratégique assumé
Le fait que certaines décisions restent en suspens ne traduit pas une perte de cap.
Il s’agit d’un attentisme stratégique, visant à préserver une flexibilité maximale dans un environnement encore marqué par des incertitudes économiques et géopolitiques.
Pour les marchés, cette posture impose une lecture plus fine des signaux faibles et une attention accrue aux inflexions de discours, souvent plus révélatrices que les annonces formelles.
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