La gigantesque panne informatique du samedi 30 août 2025 soulève la question de la sécurité des banques

Samedi 30 aout, 17h50. Vous êtes à la caisse de votre commerçant de quartier. Votre carte bleue ne fonctionne plus. Vous ne pouvez pas non plus retirer d’argent au distributeur voisin. Vous rentrez chez vous sans vos courses. Votre commerçant perd du chiffre d’affaire.

C’est le scénario pourtant bien réel qu’ont vécu les clients du CIC, Crédit Mutuel et de Monabanq suite à une gigantesque panne informatique qui a bloqué le système de validation des paiements par carte du 3^ème groupe bancaire français ce samedi. La Caisse d’Épargne, la Société Générale ou encore le Crédit Agricole ont également été touchés et des problèmes d’accès aux applications ont persisté le dimanche 3 août 2025.

La panne s’est produite suite à une mise a jour sur un serveur de la banque dédié à la vérification du solde bancaire avant autorisation du paiement par carte. Même si la situation a été corrigée, l’ampleur de la panne et sa durée sont inédites : 14 millions de clients potentiellement touchés pendant plus de deux heures ! Imaginez vous de pas pouvoir payer votre péage le veille de la rentrée scolaire ou ne pas pouvoir sortir du parking payant de votre supermarché ou centre commercial…

Cela soulève légitimement de nombreuses questions sur la vulnérabiilité des systèmes informatiques critiques des banques et des conséquences bien réelles en cas de défaillance. Un sujet d’autant plus sensible que le secteur financier est une cible de choix pour les cyber attaques.

Le dernier rapport de l’agence européenne de la cybersécurité consacré au secteur financier, qui analyse la menace cyber entre janvier 2023 et juin 2024, dresse une photo inquiétante. L’agence a relevé 432 cyberattaques sur la période, dont environ la moitié ont ciblé des banques européennes, avec l’objectif de voler de l’argent, de rendre les services indisponibles, ou de voler des données. 35% des attaques visent l’infrastructure informatique des banques (serveurs, routeurs, etc.) et 30% les données opérationelles et les infrastructures qui permettent de faire fonctionner les systèmes de paiement, de règlement des transactions, etc.

L’impact est significatif. L’agence a recensé 277 cas de perturbation du service. 63 cas ont généré une perte financière, et 37 incidents ont eu un impact financier important. En outre, tendance inquiétante, l’agence note une hausse de la menace sur mobile, avec de plus en plus de virus permettant de prendre le contrôle du mobile à des fins frauduleuses.

Enfin, la tendance devrait se poursuivre, en particulier avec l’arrivée de l’IA qui facilite la fraude et les arnaques en tous genres, et la montée en puissance des groupes soutenus par des états hostiles.

Il est clair que nous ne pouvons pas nous passer des banques, mais nous pouvons néanmoins diversifier nos moyens de paiement disponibles et nos avoirs. Par exemple en ayant deux banques pour ne pas être dépendant d’une seule infrastructure de paiement. Avoir de l’argent liquide pour pouvoir régler immédiatement. Avoir des cryptomonnaies, qui malgré ses risques cybers, est décentralisé. Et pourquoi pas avoir quelques pièces d’or. Car même dans les coins les plus reculés du monde, là ou il n’y a pas de réseau, ni d’électricité, ou la confiance en un bout de papier est limité, ou on ne parle pas la même langue, cette pièce aura de la valeur.

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