Or : L’once corrige, mais ne flanche pas

Hésitant toujours au bord de son sommet annuel de 1 300 dollars, l’once de métal jaune effectue sa première vague correctionnelle, depuis qu’il a entamé le rallye haussier qui l’a mené jusqu’à ce palier majeur. Mais avec un total de 20% de gains accumulés depuis le début de la nouvelle année, le marché de l’or est loin d’avoir cédé réellement du terrain et s’accroche solidement à ses acquis, demeurant au-dessus des seuils techniques les plus résistants.

Rallye haussier du métal jaune

Il a été techniquement enclenché par le communiqué du FOMC, mercredi dernier, événement qui a engendré une forte baisse du billet vert, et donc, automatiquement, non seulement une importante appréciation du prix de l’once, mais aussi un fort potentiel de voir ce rebond se poursuivre sur le court et moyen terme. Et avec les séries successives de statistiques et résultats macroéconomiques US –jugés « décevants » à « médiocres »-, l’or réussit, selon les observateurs, à profiter d’un « climat d’aversion au risque, sur fond de craintes liées au ralentissement des économies émergentes, ravivé par les publications décevantes des PMI chinois, en amont de la parution des chiffres de l’emploi et du rapport NFP attendus vendredi aux Etats-Unis ».

Parallèlement, et alors que la saison des résultats d’entreprises s’approche de sa fin, le bilan, d’un côté à l’autre de l’Atlantique, n’est pas le même. En effet, si la rive américaine tire déjà un bilan globalement positif et encourageant, la zone euro reste, de son côté, sceptique et mitigée sur le grand tableau d’une saison qui a été essentiellement marquée par les déceptions et les mauvaises surprises.

Chez Barclays Bourse, on explique cette réaction en rappelant que « s’il y a eu davantage de publications supérieures aux attentes au niveau des BPA, les chiffres d’affaires ont le plus souvent manqué les consensus ». Par ailleurs, et toujours en Europe, l’indice PMI manufacturier du Royaume Uni (qui a chuté, en avril, sous le seuil technique et symbolique de 50) est attendu pour peser lourdement tant sur le moral des investisseurs européens que sur l’économie du pays et de la zone au deuxième trimestre 2016.

Côté marché des devises, l’euro continue à gagner du terrain face au dollar, avec une monnaie unique qui réussit à conquérir les 1,15 dollar, et ramène la parité euro-dollar majeures à « des niveaux qu’elle n’avait plus connu depuis son incursion au-dessus de 1,15 en août dernier ».

Du coup, la tension attentiste autour de la prochaine réunion du comité de direction monétaire de la FED (prévue au mois de juin) ne cesse de s’intensifier, dans l’expectative d’un éventuel ‘tour de vis‘ monétaire (relèvement des taux d’intérêt de l’institution) –le deuxième, depuis décembre 2015.

En attendant, le prix de l’once d’or continue à dévaler les pics haussiers ; trimestriels, semestriels, et même annuels, puisqu’il flirte actuellement –en dépit d’une légère stagnation- avec le seuil décisif des 1 300 dollars.

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