Athènes croule sous la pression BCE
La décision vient d’être annoncée et elle place délibérément la Grèce dans une position bien difficile. La banque centrale européenne a décidé, de par les pouvoirs légaux qui lui sont attribués, de rejeter le collatéral de la dette grecque, en contrepartie des injections monétaires qu’elle accordait jusque là aux établissements bancaires commerciaux. Dans le détail légal, la BCE a simplement annoncé qu’elle mettait un terme à « la dérogation qui permettait à des emprunts affligés d’une notation “Junk Bond” de servir de contrepartie aux liquidités fournies par la BCE ». Cette nouvelle mesure ne concernera essentiellement que les établissements bancaires grecs qui sont effectivement les principaux détenteurs de la dette souveraine émise par le pays que les liquidités de la BCE leur permettaient de racheter. La question qui s’impose aujourd’hui tourne surtout autour de la durée et la nature de cette mesure drastique prise par la banque centrale européenne ; est-elle temporaire ou permanente ? Dans tous les cas, bon nombre d’experts estiment que cette décision « équivaut à une asphyxie délibérée » et une pression titanesque imposée par la première institution financière de la zone à la Grèce. Si cette mesure s’avère être permanente, les analystes prévoient qu’Athènes, privée d’un accord sur de nouvelles garanties capables de la sauver de la faillite, se verra obligée de quitter la zone des 18 (scénario catastrophe du Grexit). Rappelons enfin que l’annonce de cette décision coïncide avec la tournée du premier ministre grec, Alexis Tsipras, dans les différentes capitales européennes, lui imposant également une pression considérable pour clôturer ce tour avec un succès économique désormais indispensable.
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