L’Or au secours de l’Irak aussi…

Une nouvelle pour le moins inattendue vient de tomber ces derniers jours…Voilà que le second détenteur d’or noir au monde, l’Irak, recommence à convoiter l’or jaune ! A titre de rappel, les réserves de métal précieux avaient augmenté de 23,9 tonnes en août 2012, selon le FMI et ont été multipliées par 4 entre août et octobre 2012. Et selon les données du World Gold Council, ce pays de la péninsule arabique renfermait 29,8 tonnes d’or fin 2013.

Jusque là, l’Irak était classé cinquante cinquième détenteur d’or au monde. Mardi 25 mars, la Banque centrale du pays a annoncé avoir acheté 36 tonnes de métal précieux, ce qui lui a permis de gagner douze places le propulsant au quarante-troisième rang, derrière le Brésil et le Danemark avec 65,8 tonnes d’or au total. C’est l’achat d’or physique le plus important après celui effectué par la Banque centrale mexicaine en mars 2011, d’environ 78 tonnes. L’achat irakien du mois de mars dépasse d’ailleurs celui de nombreux pays industrialisés tels que le Japon, l’Italie, Taiwan, la Corée du Sud ou la France en 2013 ! Les motifs de cet approvisionnement en or sont divers. Lors d’une conférence, Mr Turki, le gouverneur de la Banque centrale irakienne s’est expliqué sur les buts de cette manœuvre tout en mettant en avant la particularité de l’or à assurer un certain équilibre financier. Il a dit la chose suivante : « la banque a acheté 36 tonnes d’or pour renforcer la capacité financière de l’Irak et améliorer ses éléments de réserves d’assurance et de sécurité ». Il est un fait donc que l’Irak mise sur l’or pour préserver sa devise, le dinar irakien, des autres devises étrangères sachant que le métal jaune représente moins de 5% de ses réserves de change…

La décision de la Banque centrale de cette grande nation pétrolière fait beaucoup parler d’elle depuis mardi dernier, et les spécialistes tablent sur une poursuite assidue d’achat d’or à partir de ses exportations de pétrole qui sont réglées en dollars. Diversifier ses réserves de change est un sujet qui semble occuper de plus en plus le terrain chez la quasi-totalité des pays émergents lesquels ont été férus d’or tout au long de 2013.

Le graphique suivant en témoigne largement :

Par conséquent, même si depuis l’annonce irakienne l’or ne semble pas réagir positivement, en flirtant avec les 1300 dollars l’once, il n’y a vraiment pas de quoi s’affoler. En effet, l’ampleur de l’impact d’une telle opération ne se mesure qu’à moyen terme au moins ! D’autant plus que le phénomène pourrait très bien s’accentuer dans les prochains mois. La Russie par exemple, qui possède 440 milliards de dollars de réserves de devises étrangères, pourrait tout d’un coup, pour les raisons que nous connaissons, décider de consacrer une bonne partie à l’or, … Les autres pays émergents comme la Corée du sud ou le Kazakhstan pourraient également continuer à être aussi actifs sur le marché de l’or comme en 2013. L’Irak a recommencé à ouvrir les vannes et il y a de fortes chances qu’il poursuive sa diversification dans l’or… Si tout cela se confirme, alors, la progression abyssale des cours de l’or viendra confirmer la bérézina ô combien redoutée mais tant de fois annoncée, des « sacro-saints » marchés financiers !

(Source : Les Echos)