
Dette grecque – La solution qui coûte cher
C’est un peu comme reculer pour mieux sauter. Au lendemain d’un accord atteint au terme de longues et pénibles négociations, bon nombre d’observateurs considèrent avec un scepticisme très légitime la « solution » concoctée par les 17 ministres des finances européens, le Fonds Monétaire International et la Banque centrale européenne. La plupart des analystes estiment, en effet, qu’une bonne partie des aides accordées à la Grèce ne retrouveront jamais le chemin des banques européennes respectives qui les ont fournies. C’est Wolfgang Schäuble qui a brisé, en premier, ce tabou diplomatique. Le ministre allemand des Finances a fortement insinué, dans son plus récent discours, que les principaux créanciers d’Athènes (Allemagne, Finlande, Autriche, Pays-Bas…) allaient peut-être devoir abandonner une bonne part des quelques dizaines de milliards d’euros prêtés au gouvernement Grec. « Lorsque la Grèce aura atteint ou sera en passe d’atteindre un excédent primaire et qu’elle aura rempli toutes les conditions, nous envisagerons, si nécessaire, de nouvelles mesures pour réduire le montant global de la dette », estime-t-il. Selon des sources internes ayant participé aux négociations de la zone des 17, les pays créanciers vont probablement devoir effacer 40 à 50 milliards d’euros de prêts accordés à la Grèce (quelque part entre 2016 et 2018). Ce « sacrifice » serait la seule solution efficace pour assurer la réduction définitive du ratio d’endettement grec, garantissant ainsi le retour de son économie affaiblie sur les marchés.