Cette crise qui fait flamber le métal jaune

Les analystes nous en rabâchaient les oreilles depuis des semaines, prévoyant la flambée du métal jaune et déclarant que l'évolution historique était directement liée à la crise économique mondiale et à ses implications. Retour sur cette crise qui fait flamber le cours de l'or.

D'après le CMO, le statut de valeur refuge, monopolisé depuis une décennie par l'or, en fait aujourd'hui l'ultime bouclier contre les crises répétitives et les menaces inflationnistes. Le métal jaune a enregistré, au premier trimestre 2011, une augmentation de demande s'élevant à 26% (à 310 tonnes), la demande de lingots et des médailles ayant marqué pour sa part une augmentation de l'ordre de 52%.

Les ETF (exchange-traded funds, ou fonds indiciel coté), fonds internationaux cotés en Bourse et s'appuyant fortement sur les stocks physiques de l'or, ont connu une régression de 56 tonnes. Cependant, leur niveau de participation demeure, en dépit de ce recul, supérieur à 2.100 tonnes (et en progression continue) ce qui représente un record en soi.

De son côté, la branche de la joaillerie a connu une progression de 7% (à 557 tonnes) durant le premier trimestre 2011. La consommation chinoise à elle seule a d'ailleurs marqué un remarquable bond de l'ordre de 21% (à 143 tonnes).

Parmi les explications les plus à la mode , on retrouve les doutes entourant la situation assez catastrophique de la crise budgétaire touchant de grands acteurs del'économie mondiale, qui ont fortement contribué à remonter le cours –déjà très solide- de l'or.

Dans la zone euro, les craintes tournent essentiellement autour du risque d'un phénomène de « contagion » . C'est ainsi que le métal jaune a vu son étoile doubler de brillance, les investisseurs ayant été considérablement rebutés par les mesures drastiques adoptées en Grèce, sans grand succès ou résultat significatif puis par les risques que portaient les investissements dans des pays tels qeu l'Irlande, l'Italie ou l'Espagne. «Le statut de valeur refuge de l'or est plus fort que jamais, à mesure que le marché perd toute confiance sur l'aptitude de la Grèce à éviter le pire», a déclaré Henri Moore, analyste de la société financière britannique Fast Markets. Il ajoute enfin que «les mesures désespérées grecques provoquent un regain d'appétit pour le précieux métal jaune. »

D'autre part la dette accumulée des Etats-Unis, la difficulté qu'a eu le gouvernement à faire accepter le réhaussement du plafond de la dette et l'abaissement de la note de la dette souveraine par standard Pool (bien que fortement critiquée) ont porté l'or vers sa dernière hausse, le poussant au-delà des 1700 $ l'once. Il est également établi que la raison derrière cet état de fait demeure que les investisseurs ont définitivement porté leur choix sur la valeur refuge du métal jaune au détriment du papier monnaie afin de se prémunir et de protéger leur patrimoine.

Selon l'analyste et économiste James Turk « le seuil maximum attendu par les acteurs du marché est de 2500 $ ». Un seuil qui semble plus accessible que jamais dans un contexte économique mondial des plus chancelants, poussant le cours de l'or à escalader les records plus rapidement que ce qu'avaient prévu les spécialistes il y a à peine quelques mois. La crise inextricable de la zone euro et le colossal endettement américain ont catapulté le cours de l'or au-delà du palier historique de 1700$ l'once le lundi 8 Août. Et à l'heure où le métal jaune est sensé traverser une saison estivale traditionnellement baissière, son cours continue à caracoler vers de nouveaux records.

Et bien que Ben Bernanke (patron de la FED) affirme à qui veut bien l'entendre que l'or « n'est pas une monnaie », et que « les banques centrales s'en remplissent les coffres par pure tradition », il semblerait que cette tradition soit particulièrement appréciée par les temps qui courent !

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