Depuis trois ans, un mouvement inhabituel s’installe dans les statistiques monétaires mondiales. Les banques centrales achètent massivement — et surtout durablement.
De l’or, mais pas que.
Pas sur quelques mois, mais sur plusieurs années consécutives, à un niveau inédit depuis des décennies.
Et ce n’est pas un détail.
Selon les données du World Gold Council, les banques centrales ont acheté :
environ 1 080 tonnes d’or en 2022
un peu plus de 1 030 tonnes en 2023
plus de 1 000 tonnes à nouveau en 2024, selon les estimations consolidées
C’est trois années consécutives au-dessus du seuil symbolique des 1 000 tonnes, un niveau jamais observé de manière aussi persistante dans l’histoire moderne.
À titre de comparaison, sur la décennie précédente, les achats annuels tournaient plutôt autour de 400 à 600 tonnes.
Autrement dit : le rythme actuel est près du double de la moyenne historique.
Les achats ne sont pas répartis uniformément. Ils proviennent majoritairement de pays qui cherchent à rééquilibrer leurs réserves.
Parmi les acheteurs les plus actifs ces dernières années figurent notamment :
la Chine, qui a repris officiellement ses achats fin 2022 et les a poursuivis de manière régulière
la Pologne, devenue l’un des plus gros acheteurs européens avec des achats significatifs — près de 50 tonnes dès le 1er trimestre 2025, dépassant même certains achats chinois sur toute l’année précédente.
la Turquie, malgré des ventes ponctuelles liées à des contraintes internes
l’Inde, dans une logique de diversification de long terme
Singapour, le Kazakhstan, la République tchèque ou encore l’Ouzbékistan
Ce point est essentiel : ce mouvement ne concerne pas uniquement des pays « en crise », mais aussi des économies stables, intégrées au système financier mondial.
On explique souvent ces achats par la lutte contre l’inflation. Mais si c’était la seule motivation, les banques centrales disposeraient d’autres leviers :
obligations indexées sur l’inflation
ajustements de réserves en devises
modifications de politique de taux
arbitrages entre monnaies (dollar, euro, yen, yuan)
Or, ce n’est pas ce qu’elles font en priorité.
Elles augmentent la part d’actifs réels, et en particulier d’actifs sans contrepartie.
Il faut être clair : l’or est de très loin l’actif privilégié.
Les banques centrales n’achètent pas massivement l’argent, ni d’autres métaux précieux.
L’argent reste avant tout un métal industriel, plus volatil, moins adapté au rôle de réserve monétaire.
Elles n’accumulent pas non plus de matières premières physiques comme le cuivre ou le pétrole.
Leur logique est différente :
un actif universellement reconnu
liquide à l’échelle mondiale
sans risque de défaut
hors système de sanctions
indépendant de toute politique monétaire étrangère
Sur ce terrain, l’or n’a pas d’équivalent.
Ce que révèlent ces chiffres, ce n’est pas la peur d’une crise immédiate, mais une érosion de la confiance de long terme.
Endettement public record, création monétaire prolongée, tensions géopolitiques, usage croissant des sanctions financières :
les banques centrales cherchent à réduire leur dépendance à un système qu’elles jugent plus fragile qu’auparavant.
Comme l’expliquent régulièrement les experts du Comptoir National de l’Or (www.gold.fr), ces décisions s’inscrivent dans une logique de sécurisation sur plusieurs décennies, pas dans une réaction tactique de court terme.
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