C’est un mouvement silencieux, presque invisible du grand public. Pourtant, il s’agit sans doute de l’un des signaux économiques les plus importants de ces dernières années. Depuis 2022, les banques centrales du monde entier accumulent de l’or à un rythme inédit. Et si ces institutions communiquent peu, leurs achats, eux, parlent très fort.
Que cherchent-elles vraiment à nous dire — ou à éviter de dire — par ces transactions menées loin des caméras ?
Selon le World Gold Council, les banques centrales ont acheté plus de 1 037 tonnes d’or en 2024, un record moderne qui dépasse même les précédents pics observés dans les années 1960. La Chine, la Pologne, la Turquie, l’Inde et plusieurs pays du Moyen-Orient figurent parmi les acheteurs les plus agressifs.
Pourquoi une telle frénésie, alors que le discours officiel affirme que “tout va bien” sur les marchés internationaux ?
L’or est le seul actif que les banques centrales ne peuvent pas créer, dévaluer ou manipuler.
Contrairement aux devises, il :
ne dépend d’aucune banque commerciale,
ne peut pas faire faillite,
ne peut pas être détruit par l’inflation,
ne repose pas sur une promesse de remboursement.
Quand les banques centrales en achètent massivement, cela envoie un message implicite : la confiance dans les monnaies traditionnelles n’est plus totale.
De nombreux États cherchent à réduire leur dépendance au dollar dans leurs échanges commerciaux.
Résultat : l’or devient un actif neutre permettant de sécuriser les réserves.
Le FMI a même indiqué que la part du dollar dans les réserves mondiales est passée de 71 % en 1999 à environ 55 % en 2024, une chute spectaculaire.
Cette transition n’est jamais décrite comme une crise, mais les actes des banques centrales en donnent pourtant l’image.
Autre fait troublant : certaines banques centrales achètent de l’or sans le déclarer immédiatement au FMI.
Elles ne dévoilent leurs stocks qu’avec plusieurs mois, voire plusieurs années de retard.
Ces “achats fantômes” sont visibles seulement via les données des raffineries suisses, qui représentent près de 70 % du raffinage mondial de l’or.
Pourquoi tant de discrétion ?
Parce que l’accumulation d’or est souvent liée à une volonté :
d’anticiper une crise monétaire,
de soutenir sa devise,
ou de se préparer à un choc géopolitique.
Lorsque les institutions les plus puissantes du monde achètent de l’or, ce n’est jamais un hasard.
Elles se protègent contre :
l’inflation persistante,
la volatilité des marchés,
la dette mondiale record,
les tensions géopolitiques,
la fragilité des systèmes bancaires.
Les particuliers, eux aussi, cherchent à se préparer. C’est ce que constatent chaque jour les spécialistes du Comptoir National de l’Or : hausse des demandes d’achat de lingots, de pièces d’investissement et d’expertises de patrimoine.
Ce que révèlent réellement ces transactions discrètes, c’est que l’or n’est pas un actif du passé.
C’est la base silencieuse des systèmes monétaires.
Quand les banques centrales en achètent, elles ne spéculent pas : elles se protègent.
Et ce signal, discret mais massif, devrait interpeller tous ceux qui cherchent à préserver leur patrimoine dans un monde incertain.
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