Le Livret A a longtemps été le placement le plus populaire de France. Simple, garanti, accessible. Mais depuis deux ans, quelque chose a changé : ce produit autrefois intouchable perd son sens économique. Et les chiffres sont formels : de plus en plus de Français commencent à le fermer, parfois après plusieurs décennies. Pourquoi un tel tournant ? Les raisons sont plus profondes qu’on ne l’imagine.
Depuis 2022, l’inflation a fait voler en éclats toutes les certitudes. Même si elle recule légèrement, elle reste durablement au-dessus du taux du Livret A. Avec un rendement fixé à 3 %, son taux réel est négatif presque en permanence. En clair : votre argent perd du pouvoir d’achat chaque jour.
L’INSEE rappelle que l’inflation cumulée sur trois ans dépasse 14 %, soit bien plus que ce que le Livret A a pu rapporter dans la même période. Résultat : des millions d’épargnants constatent que leur argent “dort”… et s’érode en silence.
La Banque de France indique que les dépôts sur le Livret A ralentissent, tandis que les retraits progressent. De plus en plus de ménages vident partiellement leur Livret A pour chercher mieux ailleurs. Ils comprennent désormais que ce placement n’est pas conçu pour une période d’inflation durable.
Plusieurs analystes estiment que si le taux reste gelé, le Livret A pourrait perdre encore 4 à 6 % de pouvoir d’achat d’ici fin 2026.
Le Livret A est sûr… sur le papier. Mais en période d’inflation prolongée, ce n’est plus un refuge : c’est un piège discret. Le capital ne bouge pas, mais sa valeur réelle diminue. Et parce qu’il est perçu comme sacré, beaucoup tardent à réagir.
La question n’est plus “Est-ce que je protège mon argent ?” mais “Combien vais-je perdre en le laissant là encore deux ans ?”.
Face à cette situation, beaucoup de Français redéploient leur capital vers des solutions plus résilientes :
une partie en épargne de précaution,
une partie en placements défensifs,
une partie en actifs tangibles comme l’or ou l’argent.
Pourquoi cet intérêt renouvelé pour les métaux précieux ? Parce qu’ils jouent un rôle que le Livret A n’assure plus : protéger la valeur réelle de son patrimoine.
Selon les données du World Gold Council, l’or a progressé d’environ 45 % en cinq ans, avec des pics liés à l’inflation, aux tensions géopolitiques et aux politiques monétaires. Contrairement au Livret A, il ne dépend pas d’un taux administratif qui peut être gelé malgré l’inflation.
Fermer son Livret A ne signifie pas tout transférer d’un coup : cela signifie reprendre le contrôle. Les experts du Comptoir National de l’Or accompagnent justement de nombreux épargnants qui cherchent à diversifier une partie de leur capital vers l’or physique — lingots, lingotins ou pièces — dans une logique de protection de long terme.
Dans un contexte où les rendements réglementés s’essoufflent, l’or redevient un pilier de stabilité. Ce n’est pas une solution miracle : c’est un actif tangible, décorrélé des banques, qui conserve sa valeur lorsque l’épargne papier s’affaiblit.
Le Livret A n’a pas été conçu pour résister à une période de forte inflation. C’est pour cela que, depuis quelques mois, des milliers de Français prennent une décision longtemps impensable : fermer, réduire ou réorienter leur Livret A.
Ce mouvement silencieux révèle une chose simple : les épargnants ne veulent plus laisser leur argent se déprécier. Ils veulent le protéger.
Sources officielles
INSEE – Inflation en France : données et séries longues
👉 https://www.insee.fr/fr/statistiques/serie/001641607
Banque de France – Épargne réglementée et collecte du Livret A / LDDS
👉 https://www.banque-france.fr
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