Le métal jaune vacille légèrement après une période record — mais la vraie leçon n’est pas dans cette respiration : c’est l’ensemble des incertitudes — géopolitiques, économiques et monétaires — qui met l’or sous une pression historique.
À la clôture du 2 décembre 2025, le prix spot de l’or s’établissait autour de 4 215 $ l’once, contre environ 4 223 $ la veille — une légère baisse d’environ 0,2 % sur 24 h.
Cette variation modeste masque cependant un recul plus marqué par rapport aux récents records atteints mi-novembre, quand l’once approchait les 4 300 $.
L’environnement mondial alimente un cocktail de facteurs favorables à l’or :
Une inflation élevée dans plusieurs pays, avec un contexte énergétique tendu, accroissant l’attrait pour les actifs refuge.
Des tensions géopolitiques persistantes, notamment autour du dossier ukrainien, qui ravivent l’aversion au risque.
Des incertitudes macro-économiques mondiales et un ralentissement économique latent.
Dans ce contexte, les experts du Comptoir National de l’Or estiment que l’or redevient davantage un refuge qu’un placement spéculatif — signe que le métal jaune pourrait redevenir une “valeur-refuge de base” pour de nombreux investisseurs.
Un indicateur clé — trop souvent méconnu — attire aujourd’hui l’attention : les flux vers les fonds adossés à l’or (ETF, métal physique, etc.). Selon les données du World Gold Council, certains de ces fonds affichent une hausse de +18 % à +25 % ces trois derniers mois.
C’est un signal fort : quand les institutionnels intensifient leurs achats d’or, c’est souvent en anticipation d’un choc majeur. Et cela pourrait faire basculer le marché dans un mouvement haussier appuyé — ou créer une brusque montée de volatilité si plusieurs facteurs se combinent.
L’incertitude autour de l’Ukraine, les tensions diplomatiques globales, la pression sur les prix de l’énergie, tout cela nourrit un climat d’aversion au risque. Dans ce contexte, l’or — souvent synonyme de stabilité — devient un refuge de premier plan.
Les analystes soulignent que, dans les moments d’intensification des tensions, chaque “signal” (une déclaration diplomatique, un incident, une escalade) peut suffire à déclencher une ruée vers l’or. Les flux enregistrés vers les ETF or en sont déjà le reflet.
De plus en plus d’épargnants, notamment en France, contactent le Comptoir National de l’Or pour se renseigner sur les lingots et pièces. Le motif : sécuriser leur patrimoine dans un contexte global instable.
Plusieurs clients évoquent déjà une “assurance or” pour les années à venir, craignant que l’inflation, la dette et les géopolitiques ne pèsent durablement sur les marchés financiers.
Le repli actuel du prix de l’or ne signifie pas un désintérêt, mais plutôt un repositionnement. Entre les incertitudes économiques, les tensions internationales et la montée des achats institutionnels, le terrain est fertile pour un nouveau cycle haussier.
Et si l’un des facteurs — ou plusieurs — venait à s’enclencher (choc géopolitique, crise énergétique, flambée de l’inflation…), l’or pourrait redevenir, plus vite qu’on ne le croit, l’actif refuge par excellence.
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