L’or, valeur refuge et atout face aux incertitudes mondiales

L’or s’impose plus que jamais comme une valeur refuge. Porté par les tensions économiques et les incertitudes autour de l’IA, le métal jaune attire investisseurs et banques centrales. Découvrez pourquoi les experts prévoient encore une hausse durable dans les mois à venir.

 

Ce qu’il faut retenir du mois écoulé

• Cours de l’or en euros : +6.7% en octobre + 38.7% en 2025
• Des prévisions plus raisonnables à court terme, toujours optimistes à long terme
• L’or comme protection contre une bulle IA ?
• Le chiffre du mois : 634 tonnes
• Pourquoi parle-t-on d’once d’or ?

 

+6.7% en octobre ; + 38.7% en 2025

Le cours de l’or a réalisé en octobre une performance de +6.7% en euros pour atteindre un cours en fin de mois de 3479.17 euros l’once au second fixing de Londres. Cela porte la performance annuelle 2025 à + 38.7%. En dollars, le cours reste proche de la barre symbolique des 4000, et la performance 2025 s’affiche à +53.7%, supérieure en raison de la dépréciation du dollar depuis le début de l’année.

 

 

 

 

Au cours du mois, le métal jaune a franchi de nouveaux records, s’adjugeant jusqu’à +11.3% au 20 octobre, avant de corriger brutalement de près de 9% en 6 séances suite à l’annonce d’une entente entre Donald Trump et Xi Jinping au sujet des conflits commerciaux et des terres rares. Cette correction a été accueillie par beaucoup comme salutaire, puisqu’elle faisait suite à une appréciation de près de 28% en 2 mois seulement.

Malgré la correction, le cours de l’once fait mieux que les actions françaises sur le mois, et reste très largement devant le CAC40 sur 2025 puisque ce dernier ne s’apprécie que de 10% hors dividendes. L’or bat largement la performance du bitcoin, qui à fin octobre ne progresse que de 4.6% contre euros.

Le contexte reste marqué par une économie américaine en plein ralentissement, et des anticipations de baisse des taux. Les situations budgétaires sont très fragiles outre-Atlantique comme en Europe, avec le shutdown du gouvernement américain et l’enlisement des débats budgétaires à l’Assemblée nationale française. Les inquiétudes sur les endettements des états n’ayant pas disparu, l’or est toujours considéré comme une valeur refuge contre une possible crise des dettes.

 

Les attentes toujours positives malgré la correction de fin de mois

La baisse du cours de l’or sur les derniers jours d’octobre a ramené un peu de raison sur des anticipations probablement un peu trop optimistes à court terme. Le consensus anticipe désormais une stabilité autour de 4000 dollars l’once pour la fin de l’année, avec une majorité d’analystes considérant que les conditions restent favorables pour 2026. Ainsi UBS et Standard Chartered considèrent le repli comme temporaire et y voient un bon point d’entrée. Morgan Staney maintient un objectif à 4500 dollars mi-2026, HSBC vise 4400 dollars l’once.

Mais la prévision la plus remarquable vient d’une conférence organisée par la LBMA (London Bullion Market Association) tenue à Kyoto fin octobre. Les participants intérrogés, des experts du marché de l’or, ont livré leur prévisions de cours de l’once à un an et la moyenne ressort à 4980 dollars, soit presque 25% d’appréciation !

 

L’or comme protection contre une possible bulle de l’IA

Alors que Nvidia a atteint une capitalisation boursière de 5000 milliards de dollars, les inquiétudes grandissent sur la possibilité d’une bulle de l’IA. Comment s’en protéger ?

Pour les stratégistes de Bank of America, la meilleure protection est le métal jaune. Selon eux, si la mode de l’IA passait, il serait probable que les flux d’investissement s’inversent et que l’or surpasse les actions. En raison également d’autres facteurs (politique monétaire plus accomodante, budget très dépensier de Trump, etc.) la banque maintient une prévision de cours à 5000 dollars l’once pour fin 2026.

Et de fait, on a observé récemment que lorsque les valeurs technologiques corrigent, l’or résiste plutôt bien voire s’apprécie.

 

Le chiffre du mois : 634 tonnes

C’est le montant des achats d’or par les banques centrales sur les 9 premiers mois de 2025, selon les estimations du World Gold Council. Cela représente environ 80 milliards de dollars.

A noter l’arrivée en septembre de deux nouveaux acheteurs : le Brésil (+15 tonnes) et le Guatemala (+6 tonnes), probablement poussés par l’inquiétude grandissante en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. Les frappes de Donald Trump visant des narcotrafiquants dans les eaux internationales préoccupent les pays de la zone déjà inquiets des tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela.

 

Pourquoi parle-t-on d’once d’or ?

Le cours international de l’or est donné pour une once. Comme Londres est la place historique d’échange de métaux précieux, on pourrait penser qu’il s’agit de l’once anglaise, qui pèse 28.35 grammes.  Pas exactement, car l’once des métaux précieux pèse 31.1 grammes

En anglais, pour les métaux, on parle de « Troy Ounce ». Littéralement « l’once de Troyes », de la ville au sud-est de Paris. La cité connaissait beaucoup d’échanges commerciaux au Moyen Âge et attirait de nombreux marchands, notamment anglais qui ont adopté cette once. Elle pesait alors le poids de 480 grains de blés, soit environ 31.1 grammes. L’unité de mesure a ensuite été reprise officiellement en Angleterre par Henri VIII en 1527, et sert depuis de référence internationale pour les métaux précieux.

 

 

 

Avertissement :

Le cours de l’or peut varier significativement à la hausse ou à la baisse. Les informations contenues dans ce document ne constituent pas une recommandation d’investissement et le lecteur est invité à prendre conseil auprès de professionnels pour la gestion de son épargne.

 

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