Les statistiques prévisionnelles de l’agence ADP (Le rapport national ADP sur l’Emploi mesure la variation mensuelle du secteur de l’emploi privé non-agricol) (parues jeudi dernier) avaient déjà été estimées « décevantes » et pessimistes par les observateurs, mais rien n’avait préparé les marchés aux résultats officiels du Département de Travail américain, publiés vendredi. L’organisme a en effet révélé que seules 38.000 créations de postes non agricoles ont été enregistrées (au mois de mai), contre les 160.000 escomptées par les économistes. Un résultat inquiétant doublé de révisions négatives des deux mois précédents à -59.000 nouveaux emplois.
Rappelons aussi que ce chiffre représente la pire performance mensuelle de cet indicateur, depuis septembre 2010. La semaine dernière affichait donc un bilan global morose (Livre Beige de la FED, réunion BCE, enquête ADP, rapport emploi US…), ce qui plombe la performance des principales bourses, en ce début de semaine.
Les rares places boursières qui sont arrivées à s’inscrire dans le vert (Londres, Francfort…), lundi, n’ont accumulé que des gains très réduits. La seule consolation des marchés réside dans l’espoir d’un statu quo, suite à la réunion du FOMC, ce mois-ci. Chez IG (IG est une société financière), on estime en effet que « le chiffre désastreux des créations de postes aux Etats-Unis a annihilé toute chance d’un relèvement des taux de la Fed en juin ». Et il est peu probable que le couperet tombe le mois suivant, puisque la réunion FED du mois de juillet ne sera pas suivie d’une conférence de presse de la présidente de l’institution, Janet Yellen.
En attendant, les opérateurs guetteront également le calendrier économique de cette semaine, notamment aux Etats-Unis ; rapport de la productivité, chiffres des stocks des grossistes, et l’indice de confiance des consommateurs du Michigan. Côté européen, l’attention sera focalisée sur les chiffres de la balance commerciale et de production industrielle, et la deuxième estimation du PIB de premier trimestre en eurozone.
Pour l’heure, les économistes prévoient une modeste croissance de cet indicateur, au second trimestre (par rapport à celle du premier trimestre), en raison des résultats industriels allemands récemment publiés (chute de 2% en avril).
Ce contexte d’inquiétude/incertitude semble en tout cas booster la valeur refuge de l’or qui enregistre actuellement sa meilleure performance des deux dernières semaines (au bord des 1 250$).
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