L’Or à tout prix !

L’amplification de la crise a engendré une hausse fulgurante du cours de l’or. Rappelons nous que celui-ci a quadruplé en dix ans, s’est gonflé de 23% en 2011 et a pris 14% supplémentaire en 2012, entraînant une explosion des prix des bijoux. Le 18 carats étant devenu inabordable par un grand nombre de consommateurs, les bijoutiers proposent de plus en plus des bijoux de 9 carats à leur clientèle.

Certes, la différence entre le 18 carats et le 9 carats est palpable. Le premier renferme 75% d’or pur mélangé avec du cuivre ou de l’argent alors que le second contient deux fois moins d’or fin, soit 37.5%. On peut donc fabriquer 2 fois plus de bijoux avec la même quantité d’or, ce qui représente un réel avantage à la fois pour les clients et pour les créateurs.

Pour Hubert Lapipe, directeur de Société 5 (études de marché et sondages) « L’or 375 millièmes est aujourd’hui devenu la référence. C’est le segment numéro un des ventes de bijoux en or en nombre de pièces ». En effet, 100 000 unités de 9 carats ont été vendues en 2008 en France et ces ventes sont passées à 1.6 millions en 2011, pour atteindre 4.1 millions en 2012.

Le président de la fédération HBJO (horlogers, bijoutiers, joailliers, orfèvres) Guy Subra, dit que « La raison du succès du 375 millièmes est simple, c’est le prix » et pense que la bijouterie doit prendre en compte davantage cette gamme. En réalité, les bijoutiers ayant manqué leur chiffre d’affaires à Noël 2011 pour défaut de stocks, se sont rattrapés en 2012 afin de récupérer leur clientèle.

Toutefois, cette nouvelle situation n’est pas propre à la France, puisqu’en Belgique le marché du 9 carats connait également un développement important. Dans certaines bijouteries, l’or low-cost comme ils l’appellent, se vend bien depuis une quinzaine d’années environ. Il a même fallu tripler le stock ces deux dernières années, d’après Cédric Remy, bijoutier à Beauraing. Cet élan étant relativement récent, il demeure difficile d’évaluer pour le moment la part du marché du 9 carats en Belgique, fait remarquer Marie-Christine Heeren, secrétaire générale du conseil supérieur du bijou et de la montre.

C’est donc une sorte de bouleversement auquel assiste aujourd’hui le monde de la bijouterie-joaillerie avec les ventes du 9 carats qui comblent en partie l’écroulement du marché des bijoux en or. Ces dernières sont effectivement passées de 18 millions d’unités en 2002 à moins de 9 millions en 2012. Bien que le bijou 9 carats gagne incontestablement du terrain en étant économiquement séduisant, le 18 carats a tout de même représenté les quatre cinquièmes des ventes de bijoux en France en 2012 avec 1.9 milliards d’euros contre 400 millions pour le “petit or“.

La France a construit sa réputation sur le 18 carats, elle est le seul pays dont le poinçon est garanti par l’Etat et elle compte bien le rester, c’est une question d’honneur !

(Sources : L’union/Le Parisien/L’avenir.net)