L'été sera chaud

L’été sera chaud

L'été sera chaudEn ce plein été, nous pouvons dire que les nouvelles ne sont pas terribles :

Une croissance mondiale en berne, l’annonce du Brexit ; des planches à billets qui continuent de tourner à plein régime, la guerre monétaire qui bat son plein, les incertitudes géopolitiques (Ukraine, Irak-Syrie, Libye, mer de Chine…), le système bancaire qui tangue du côté de l’Italie faisant oublier la Grèce alors que rien n’a été réglé.

Et le pétrole qui reste à des niveaux bas qui pénalisent les économies des pays exportateurs. Bref, « Faites vos jeux, rien ne va plus ».

1/La croissance mondiale

Selon les Perspectives de l’économie mondiale, le PIB mondial ne devrait s’accroître que de 3,1 à 3,2 % en 2016 et de 3,5 % en 2017, un niveau « décevant », selon Maurice Obstfeld, l’économiste en chef de l’institution créée en 1944 du FMI. C’est la faiblesse de la demande (consommation et investissement) qui est jugée responsable de cette mollesse.

On était déjà habitué à une Europe à la traîne de la croissance mondiale, mais, aujourd’hui, même la Chine (premier producteur et consommateur d’Or au monde) marque le pas avec des taux de croissance de l’ordre de 6% à 7%.

2/Brexit or not Brexit, telle est la question

Les résultats du référendum sont un séisme dont les conséquences vont impacter l’économie mondiale dans les années qui viennent. Avec le BREXIT,, c’est bien tout le système monétaire international qui est maintenant concerné. Le RoyaumeUni, rappelons-le, est la 5ième puissance économique mondiale et Londres est une place financière mondiale de premier ordre.

Le Brexit ouvre une période d’incertitude complète. Nous allons donc assister à une temporisation des investissements, (certains industriels japonais ont déjà annoncé le gel de leurs investissements). En fait, une sortie du UK de l’UE semble tellement ingérable que personne ne veut en porter la responsabilité. Seule certitude, la sortie, si elle a bien lieu, nous entraîne dans l’inconnu.

3/Les incertitudes géopolitiques

Toutes ces difficultés qui pèsent sur les budgets des états n’empêchent pas ces derniers de dépenser sans compter pour moderniser leurs équipements militaires. La guerre en Syrie et en Irak coûte cher. Les pétro-monarchies du Golfe, l’Egypte, l’Iran s’équipent lourdement. Même l’Allemagne et le Japon s’y mettent, c’est vous dire ! Et puis, quand on a un marteau entre les mains, c’est bien connu, tous les problèmes se mettent à ressembler à des clous. Et, si Daesh n’a pas la puissance militaire suffisante pour directement menacer les grands équilibres, les conséquences de la déstabilisation d’états aux portes de l’Europe, elles, risquent, par la question des réfugiés, d’accélérer l’effet domino du Brexit.

D’ailleurs, les tensions débordent largement du Moyen-Orient : l’OTAN vient de terminer une série d’exercices (les plus importants jamais réalisés : 30 000 hommes concernés par des « manœuvres conjointes ») à proximité de l’ogre russe dont l’agenda géopolitique ne semble pas être aligné sur celui de Washington ou de Bruxelles.

Et pendant ce temps là, les flottes des US, des Philippines ou du Vietnam se demandent bien comment réagir face à la présence (maintenant permanente) de la Marine chinoise dans les eaux contestées de la Mer de Chine. On vous le dit : ça chauffe !

4/Le pétrole

Faiblesse de la demande mondiale, surabondance de l’offre, manipulation des prix par les Saoudiens… les raisons du maintien du pétrole à des cours aussi bas sont difficiles à évaluer. Toujours est-il que la pompe à pétro-dollars est à sec.

Une fois n’est pas coutume, les derniers arrivés sont les premiers partis. C’est en tout cas ce qu’on est en mesure de se dire quand on voit la (longue) liste des sociétés américaines poussées à la faillite par des cours inférieurs à leurs coûts d’extraction. Les mauvaises langues diront que c’étaient bien le but recherché par l’Arabie Saoudite, inquiète de voir arriver des petits (pas si petits) nouveaux dans le club fermés des grands pays exportateurs de pétrole.

D’autres y verront la dimension économico-financière de la lutte entre Ryiad et Téhéran pour l’hégémonie régionale (auquel cas les cours devraient rester bas pendant encore un bon moment).

5/Guerre des monnaies et refonte de l’ordre monétaire internationale

Alors bien sûr, officiellement pas de « dévaluation compétitive » dans un monde où les banques centrales sont « indépendantes ». Mais, on ne trompera personne avec un « wording » bien « marketé » : les programmes de rachat massif d’obligations par la BCE, les « actions non conventionnelles » de la FED, les « assouplissements de la politique monétaire » au Japon, bref, toutes ces façons plus ou moins assumées d’inonder la planète finance de liquidités abondantes et à bon prix nous rappelle l’époque de la bonne planche à billet.

Et pas besoin de boule de cristal pour en connaître les conséquences : pression inflationniste, bulles spéculatives, accumulation des créances douteuses, perte de confiance… Seule la Chine, soucieuse de faire du Yuan un concurrent sérieux au dollar, tient (jusqu’à quand ?) une ligne « prudente », au détriment de ses exportations.

Les conséquences d’un éventuel Brexit se feront aussi sentir au niveau monétaire, affaiblissant la livre et l’euro. Bref, là aussi, ça chauffe.

6/Un système bancaire européen en sursit ?

Dans ce contexte global plus que morose, les banques européennes inquiètent. Si c’est l’Italie qui fait jazzer ces derniers jours, les autres banques européennes restent dans des situations pour le moins compliquées : la Société Générale avec l’affaire Kerviel, la Deutsche Bank qui n’en fini pas de faire parler d’elle (en mal).

Brexit, économie, politique, finance… C’est l’incertitude qui règne dans tous les domaines, et je ne vois pas de raison de penser que cela va significativement se retourner dans un avenir proche.

L’été 2016 sera-t-il l’été de tous les dangers ? Vous souvenez-vous de l’été 2008 ? Moi, non plus. En revanche, la rentrée avait fait l’effet d’une douche froide quand, le 15 septembre, Lehman Bros annonçait sa faillite. Ce jour-là, ceux qui avaient déjà converti une part de leur épargne en Or se sont dit : « on a eu chaud ! ». Les autres commençaient à transpirer, sérieusement.

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Diplômé d’une grande école de commerce au milieu des années 2000, Bertrand Renard débute sa carrière dans des grands cabinets de conseil (Accenture, Atos Origin, Cap Gemini) avant de poursuivre dans l’industrie, d’abord en France, puis en Australie, où il a notamment travaillé pour une raffinerie de métaux précieux proche de Sydney. Il revient à Paris début 2014 pour rejoindre le Comptoir National de l’Or comme Consultant où il apporte sa contribution sur des sujets principalement financiers.

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